Pour la première fois, plus de cessations d’entreprises de construction et d'installation que de starters

Durant le premier semestre 2025, 7395 entreprises de construction et d’installation ont cessé leurs activités, tandis qu’à peine 6625 ont été fondées. En chiffres nets, ce sont donc 770 entreprises de construction et d’installation qui disparaissent, selon une analyse d’Embuild sur la base des chiffres du bureau d'informations commerciales Trends Business Information. C’est surtout la baisse du nombre de starters dans le secteur (-21 % par rapport au premier semestre 2024) qui surprend. De nombreuses entreprises de construction sont dans une mauvaise passe. Les coûts fixes élevés liés au personnel et aux matériaux, un marché en contraction et un climat d’octroi de permis incertain compliquent la possibilité d’entreprendre de manière durable. Nous retrouvons la plus forte baisse chez les entrepreneurs de nouveaux logements. « Le secteur du logement neuf doit être dynamisé de toute urgence pour répondre à la pénurie de logements qui s'aggrave fortement et pour stopper les faillites », assure Niko Demeester, administrateur délégué d'Embuild. « Le caractère permanent de la TVA à 6 % pour les projets de ventes liés aux démolitions-reconstructions peut donner l’oxygène nécessaire au secteur du logement neuf, mais il faut toutefois délivrer les permis plus rapidement. »
Durant le premier semestre de cette année, 7395 entreprises de construction et d’installation ont cessé leurs activités (dont 1583 faillites). En termes de faillites, c’est un record absolu, alors que seul le premier semestre de l'année dernière avait enregistré un peu plus de cessations (7419 plus précisément). C’est ce que révèlent les chiffres de Trends Business Information.
Cependant, c’est surtout la baisse du nombre de lancements de nouvelles entreprises de construction et d'installation qui surprend. Durant les six premiers mois de cette année, 6625 starters ont été dénombrés dans notre secteur, soit environ 20 % de moins que durant la même période l’année dernière, et un record à la baisse absolu depuis 2018. « Durant la période du COVID, le secteur de la construction et de l'installation a connu un nombre nettement plus élevé de créations d'entreprises en raison de l'augmentation de la demande. Mais la guerre en Ukraine, la crise énergétique qui a suivi et le passage des taux hypothécaires du simple au triple ont largement freiné la demandé », explique Niko Demeester, CEO d’Embuild.
Il n'est pas surprenant que les entreprises de construction spécialisées dans les nouvelles constructions soient les plus durement touchées. Le nombre de starters dans ce segment a diminué de 25 %, alors que le nombre de cessations a augmenté de 1,5 %. La situation est encore plus grave en ce qui concerne le nombre de faillites : pour les nouveaux logements, le nombre de faillites a augmenté de 30 %. Pour l'ensemble de l'année 2025 également, le segment de la construction neuve s'annonce très difficile, avec une baisse d'activité de 3,5% (et après une baisse d'activité de 7% en 2024). Le nombre de permis de construire est toujours inférieur de 30 % à ce qu'il était avant la crise du COVID. Chaque année, ce ne sont qu’environ 42 000 permis pour du logement neuf qui sont délivrés.
Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild, explique : « Le caractère permanent de la TVA à 6 % pour les projets de vente liés aux démolitions-reconstructions est une bonne chose. Cette mesure peut aider ce segment du logement neuf et ce sera nécessaire. D’ici 2030, nous avons besoin chaque année de 75 000 maisons et appartements supplémentaires pour éviter une crise du logement. Nous ne pourrons atteindre cette offre supplémentaire solide que si les entreprises de construction et les promoteurs peuvent également réaliser de grands projets de démolition et de reconstruction à un taux fiscal avantageux. Il faut passer à la vitesse supérieure pour construire de nouveaux logements. »
Pour cela, il est également impératif que l'ensemble de la procédure de permis soit plus simple et plus rapide, faute de quoi la construction ne pourra pas avoir lieu. En Belgique, le délai de traitement de la procédure des permis est très long. Le délai d’obtention varie entre 20 et 30 mois, et sans compter l’éventuelle procédure en appel. L’incertitude juridique qui en découle coûte très cher à tous les acteurs concernés dans la réalisation d’un projet de construction, y compris au consommateur.